L'installation des parcs après l'hiver
Avec le printemps, notre travail dans nos parcs d'élevage recommence. Tout doit être prêt pour début mai, pour nous permettre de lâcher nos bébés escargots en plein air.
A la sortie de l'hiver, nous devons reconstruire nos structures d'élevage en vue d'une nouvelle saison. Tout doit être remis en état . Toute l'équipe de l'escargotière chausse donc ses bottes et sa tenue d'éleveur. Nous attendons les beaux jours pour ne pas travailler dans la boue et éviter aussi de saccager le terrain qui doit accueillir tout notre troupeau.
Mais après une saison hivernale, la nature a repris ses droits. Il faut donc désherber les allées, avec pioches, binettes et débroussailleuse pour réussir à dompter la verdure de notre riche pâturage jurassien.
Il faudra ensuite aligner, redresser et stabiliser les mangeoires qui vont accueillir ensuite tout le poids de l'élevage.
Puis nous pouvons disposer les planches en chêne en prenant bien soin de laisser des passages pour que nos escargots puissent passer entre chacune.
Quand tout est en place à l'intérieur des parcs, il nous faut encore consolider le tour pour protéger les barrières "antifuite". Nous badigeonnons ainsi le tour des enclos avec un répulsif pour éviter que les escargots ne s'échappent. Certains arrivent quand même à prendre la poudre d'escampette en profitant des petits ponts créés par leurs congénères, immobilisés à des endroits stratégiques !
Nous allons chercher notre cheptel, après le marché fermier de Rambouillet, après les Saints Glaces, il ne devrait plus y avoir de risque de gelées.
Tout ce petit monde n'aura plus qu'à profiter du climat Jurassien et de l'herbe grasse des pâturages à Comté.
Sortie des naissains
Il fait parfois encore un peu frais le matin, pour mettre tout ce petit monde dehors. Heureusement, nos planches sont bien épaisses pour apporter la confortable chaleur du bois de chêne. Les herbes sauvages se sont déjà bien développées et apportent aussi un refuge apprécié des petits gastéropodes.
Nous avons remis en marche notre système d'arrosage. Et chaque fin de journée, les parcs seront arrosés pour augmenter le taux d'hygrométrie et ainsi inciter nos petits escargots à aller pâturer.
De mai à septembre
En plus de la verdure disponible dans nos enclos, il faut apporter des céréales broyées et du calcium nécessaire à la formation de la coquille. Nous avons choisi d’apporter un aliment issu de l’agriculture biologique du moulin Marion dans l’Ain
Si la météo est parfois favorable à l'élevage, les forts orages peuvent causer quelques pertes dues à une montée très rapide des eaux du petit ruisseau qui borde notre terrain.
L'escargot ne possède pas la faculté de faire marche arrière, il doit tourner tel un paquebot, tout doucement. En cas de grosse flaque, c'est un océan qui se trouve devant lui. Si la flaque est trop haute, il n'arrivera pas à sortir assez vite.
En Août
Les coquilles se bordent et arrivent à leur taille définitive pour certains, les plus rapides ou les plus gourmands, pour d'autres il faudra encore quelques semaine d'élevage pour arriver à une taille respectable !
Les jour de pluie, tout ce petit monde est en balade, car l'escargot a habituellement une activité plutôt nocturne, il fuit les rayons du soleil.
Septembre
Les jours décroissent et la température nocturne devient plus fraîche. Les escargots cessent alors de s'alimenter et se préparent à hiberner. Il est temps de ramasser tout le troupeau.
Planche après planche, tout doit être ramassé en septembre. Point de transhumance en file indienne, le retour à la ferme se fait ici en brouette, bien sagement stockés dans des filets.
A partir de la mi-septembre les attaques de prédateurs augmentent, il faut alors être vigilant et tenter de limiter les pertes d'animaux. Un escargot c'est léger, ça tient dans la main, mais les sacs d'escargots pèsent vite leur poids dans une journée de récolte, sans parler du poids des planches en chêne qui seront empilées pour l'hiver !
Pour récolter nous privilégions les journées sèches permettant un bon stockage de nos animaux, donc un bon séchage. Pendant ce laps de temps, l'escargot digère les dernières plantes ingurgitées, il pourra ensuite être abattu directement dans une grosse marmite d'eau frémissante. Eh non, pas de passage au sel, source de torture. Il ne faut pas traiter ainsi les escargots puisque en pensant enlever la bave qu'ils ont dans leur glande salivaire, on ne fait que les stresser ce qui les rend plus coriaces.
Nous les brasserons au sel après abattage et décorticage, ils seront alors prêts à être cuisinés.
Découvrez notre ferme en vidéos
Une saison à l'escargotière,dans un environnement naturel haut de gamme pour bêtes à cornes !
Diaporama de notre travail de printemps.
Diaporama de mai à la récolte de septembre.